Le Mois Molière

Un festival est une alchimie complexe, à fortiori dans les premières années, quand il s’agit d’asseoir sa notoriété.

On part avec quelques lignes directrices, des principes auxquels on peut s’accrocher avec énergie dans les moments difficiles.

Mais l’expérience montre que l’essentiel se construit aussi au hasard des rencontres humaines. La France est aujourd’hui pleine de ces belles aventures culturelles. La décentralisation, aidée par un système culturel qui, quoiqu’on en dise, reste l’un des plus riches et des plus denses du monde, a facilité cette éclosion.

A Versailles, nous avons tenté l’aventure en plongeant dans les racines de notre culture, avec l’ardent désir de faire partager cette richesse au plus grand nombre.

Célébration du passé et, dans le même temps, accueil de la création.

En tant que programmateur, mon souci permanent est de mettre en valeur les jeunes troupes, celles qui ne sont pas encore inscrites dans le système de la subvention publique mais qui portent les espoirs de demain.

Un véritable devoir dans cette ville qui vit éclore dans les jardins du château quelques-uns des chefs d’œuvre de Molière et de Lully.

Loin des grosses machines financières, dont les motivations dépassent parfois le cadre culturel, le Mois Molière s’est construit, d’année en année, avec le soutien des collectivités locales et la bonne volonté de bénévoles, toujours plus nombreux. Une œuvre collective, où chacun a tenu son rôle, souvent modeste mais toujours nécessaire, sur la scène comme dans les coulisses, témoignant d’une même envie de partage.

Essayez de poser l’équation propre à cette ville. Quelle est sa différence ? Quel avantage d’une entreprise trouve-t-elle à s’installer à Versailles ? Quelles raisons justifient cette tradition d’enseignement d’exception, une qualité de vie une qualité de vie à nulle autre pareille en région parisienne ? Prenez les questions dans tous les sens, à un moment ou à un autre, vous reviendrez à la case départ : son château possède un extraordinaire pouvoir d’attraction. A l’ombre d’un pareil monument, le combat pour la culture n’a pas seulement pour but d’embellir la vie, ce qui serait déjà beaucoup, c’est plus fondamentalement une question d’identité, de vitalité.

Le Mois Molière est une aventure humaine. Celle de la naissance puis du développement, pendant 29 ans, d’un festival ancré dans la vie locale et cherchant à diffuser des œuvres artistiques de qualité auprès du public le plus large possible.