BIENNALE 2019
J’ai conçu cette biennale comme un arbre. Le tronc est l’envie commune de tous les acteurs, à commencer par les commissaires de la biennale, Elisabeth Maisonnier, Djamel Klouche, Alexandre Chemetoff et Nicolas Gilsoul, de dessiner une vision d’avenir et de la traduire par un projet de ville durable, solidaire, fonctionnelle, esthétique : une ville qui générerait de l’intégration plutôt que de l’exclusion. Les branches de cet arbre sont les multiples manifestations thématiques qui se dérouleront durant 2 mois à Versailles, dans plusieurs lieux très forts et complémentaires. Au Château d’abord, à travers une exposition sur les projets qui, durant 3 siècles, ont ambitionné de transformer ce monument emblématique, mais sans jamais aboutir. Ce sera l’occasion de découvrir le palais tel qu’il aurait pu être, de faire le lien entre passé et présent, de tracer aussi des parallèles sur les rapports complexes entre maître d’œuvre et maître d’ouvrage. À la Petite Écurie du Château, où se situe l’École nationale supérieure d’architecture, des équipes d’Île-de-France et de plusieurs pays étrangers échangeront avec le public et les étudiants sur les nouvelles pratiques architecturales. À travers un parcours et de nombreuses réalisations, ce laboratoire d’idées montrera comment toute une profession est en train de s’adapter aux défis de notre modernité. Cette déambulation dans le superbe bâtiment de Mansart illustre la richesse du dialogue entre passé et présent. Pour la première fois, le public pourra accéder aux galeries où sont stockées les originaux des plus célèbres statues du Château de Versailles, ainsi qu’à la collection, relevant du Musée du Louvre, de copies monumentales de chefs-d’œuvre antiques ou classiques. Au Potager du Roi, qui abrite l’École nationale supérieure de paysage, sera posée cette question cruciale : comment nourrir la ville en la mariant plutôt qu’en l’opposant à son environnement naturel ? Échappées belles proposera une promenade dans Versailles, où 3 expositions photos sur les villes résilientes en Île-de-France et dans le monde montreront que les solutions existent déjà. À la chapelle Richaud, une autre exposition expliquera en quoi Versailles – pionnière du zéro-phyto – relève, à son échelle, ces défis architecturaux, écologiques et paysagers.
12 DÉBATS EN OUVERTURE – Les 2, 3 ET 4 MAI 2019
Le 3 mai 2019, « la ville créative » :
10 ans après la consultation du grand Paris, où en est-on ? Animé par François de Mazières, commissaire général de la biennale, ancien président de la Cité de l’architecture et du patrimoine (CAPA).
Les architectes-paysagistes qui avaient participé en 2009, à la consultation du Grand Paris échangeront à la fois sur le bilan qu’ils dressent 10 ans après et leurs préconisations pour les 10 ans à venir. Avec Roland Castro, Finn Geipel, Antoine Grumbach, Djamel Klouche, François Leclercq, Winy Maas, Jean Nouvel, Christian de Portzamparc, Paola Vigano.
Des trains et des jeux. Animé par Francis Rambert, directeur de l’IFA – CAPA.
Le Grand Paris Express et les Jeux Olympiques vont-ils tout changer en Ile-de-France ? Avec Thierry Dallard, président de la SGP, Luc le Chatelier, journaliste spécialiste de l’architecture à Télérama et Dominique Perrault, architecte en charge de la conception du futur village olympique.
Le 5 mai 2019, « la ville fertile » :
Dessine-moi la ville fertile. Animé par Olivier Le Naire, avec Louis-Albert de Broglie, dirigeant des éditions Deyrolle, cofondateur de Fermes d’avenir et entrepreneur, Alexandre Chemetoff, architecte, urbaniste, paysagiste et Dominique Laureau, directeur général des Fermes de Gally et Monsieur Luc Smessaert, vice président à la FNSEA.
Vers la ville nourricière. Animé par Nelly Pons, avec Marc Dufumier, essayiste, spécialiste de l’agroécologie et professeur honoraire à AgroParisTech, Christophe Hillairet, président des Chambres d’agriculture d’île-de-France et Caroline Vignaud, restauratrice et cheffe de cuisine à Foodchéri, engagée en faveur de l’alimentation bio et végétale.
Vers la ville jardin. Animé par Nelly Pons avec Cathy Biass-Morin, directrice des Espaces verts, mairie de Versailles, Michel Desvigne, paysagiste, Yann Fradin, directeur général de l’association Espaces et Gilles Degroote, concepteur et responsable de la ferme urbaine Nature et Découvertes à Versailles.
Vers la ville beauté. Animé par Olivier Le Naire, avec Eva Jospin, artiste plasticienne, François de Mazières, Commissaire général de la biennale et Elizabeth de Portzamparc, architecte.
Vers la ville rêve. Animé par François de Mazières, avec Philippe Chiambaretta, architecte et urbaniste et Corinne Vezzoni, architecte.
Le 4 mai 2019, « la ville résiliente » :
Dessine-moi la ville résiliente. Animé par Olivier Le Naire, avec Anne Asensio, vice-présidente Design, Dassault Systèmes, Nicolas Gilsoul, architecte-paysagiste et Christine Leconte, présidente de l’Ordre des architectes d’Île-de-France.
Vers la ville sobre et durable. Animé par Cyrille Poy, avec Marie-Ange Debon, directrice générale France de Suez, Jean-Philippe Dugoin-Clément, Vice-président de la Région Île-de-France, chargé de l’Ecologie et du Développement durable, Michel Gioria, directeur régional de l’Adème île-de- France et Michel Péna, paysagiste.
Vers la ville oasis. Animé par Olivier Le Naire, avec Mathieu Labonne, co-directeur du mouvement Colibris et président de la coopérative Oasis, François Lemarchand, Président de Nature & Découvertes, Pierre Rabhi, paysan et écrivain et Agnès Rochefort-Turquin, membre de l’Oasis Campus de la Transition, à Forges (Seine-et- Marne).
Vers la ville saine et connectée. Animé par Philippe Trétiack, avec Jean-François Capeille, architecte, président de la fondation AIA dédiée à la santé et Catherine Guillouard, Présidente-directrice générale de la RATP, Marc Pélissier, Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports et Philippe Watteau, directeur général de Vedecom.
Vers la ville accueillante et solidaire. Animé par Olivier Le Naire, avec Patrick Bouchain, architecte, scénographe, Bernard Devert, président-fondateur d’Habitat et Humanisme et un représentant du Samu social.
6 EXPOSITIONS PRÉSENTÉES DU 02 MAI AU 13 JUILLET 2019
Laboratoire des nouvelles pratiques architecturales. Point d’entrée officiel de la biennale, La Maréchalerie, Centre d’art contemporain de l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles, donne carte blanche à Didier Fiúza Faustino.
Au sein de la petite écurie, conçue par Jules Hardouin-Mansart, premier architecte de Louis XIV, le visiteur accède, de manière exceptionnelle, à la Galerie des Sculptures et des Moulages. Ce lieu exceptionnel abrite deux collections : un vaste ensemble de moulages du XVIIe au XXe siècle issus de la gypsothèque du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre ainsi qu’une soixantaine de sculptures en marbre issues des jardins de Versailles, chefs-d’oeuvre du XVIIe siècle, mises à l’abri des intempéries, et remplacées dans les jardins par des copies.
Dans la gypsothèque, le public découvre également « Palabre », une installation proposée par Djamel Klouche qui fait entendre les voix de nombreuses personnalités (architectes, géographes, historiens, artistes…) sur les enjeux et défis à relever pour nos sociétés.
• La Grande nef de l’école nationale supérieure d’architecture accueille 23 exposants : 12 relevant de la prospective et 11 relevant de scénarios immersifs.
• Dans les cours intérieures, on découvre des pavillons des installations : un café d’été, une classe d’été proposée par l’architecte japonais Go Hasegawa et une petite école d’architecture réalisée par Mos Architects (New York).
École nationale supérieure d’architecture – Versailles
Le Potager du Roi, site de l’École nationale supérieure de paysage, constitue un laboratoire pour penser la ville-nature de demain. L’exposition « le goût du paysage » est voulu par Alexandre Chemetoff comme une récréation, une parenthèse, faite de rencontres et d’échanges. C’est aussi un témoignage, une prise de position et un plaidoyer pour la préservation de l’agriculture urbaine.
Installations et expositions
• Depuis l’entrée du Potager jusqu’à la porte du Jardin des Suisses, le visiteur découvre un dispositif scénique, composé d’une succession de 12 points de vue.
• Le Pavillon des Suisses, nouvel espace ouvert spécialement à l’occasion de la biennale propose 25 portraits de paysans-producteurs d’Île-de- France.
Dans le Jardin des Suisses, le visiteur pourra profiter de 13 journées-événement où il pourra déjeuner, déguster, goûter, partager les fruits de la terre :
• Un petit marché sera organisé avec la vente de produits des paysans-producteurs. Le visiteur sera invité à goûter le paysage.
• Des séances de cinéma de campagne et des débats avec les auteurs sont proposés.
• Des petites conférences « Lumières pour enfants » sont programmées pour les enfants.
• Des conversations paysagères animées par Alexandre Chemetoff. Elles seront l’occasion de rencontrer des paysans, paysagistes, cinéastes, ingénieurs agronomes….
Potager du Roi • École nationale supérieure de paysage
Situé dans le bâtiment de l’ancienne Poste, le pavillon Horizon 2030 a été pensé comme un atelier de réflexion et d’expérimentation, mais aussi comme un lieu d’échanges et d’information. Imaginé par le Groupe 2030 composé d’architectes, de paysagistes, d’artistes, de scénographes et de designers, il est, comme le projet du Grand Paris, à la rencontre de toutes les disciplines et de tous les talents.
Une expérience ludique, simple et directe. Au fil de sa promenade, le visiteur vit de multiples expériences sensorielles. Il se plonge aussi bien dans les grands chantiers du passé que dans ceux du futur proche.
• Le jardin des terres du Grand Paris encercle le bâtiment de l’ancienne Poste, reprenant le motif des courbes de niveaux topographiques.
• Révolution : installé à l’angle des avenues de l’Europe et de Paris, l’escalier de l’artiste Michel de Broin permet d’entrer dans un cycle infini de révolutions, en écho au tracé du nouveau métro autour de la capitale.
• Des utopies aux grands projets : cartes, photographies d’archives, vidéos retracent les grandes étapes du Grand Paris Express.
• Nouvelles centralités : présentation de projets emblématiques amenés à structurer la région tels que les sites olympiques en Seine-Saint-Denis ou le plateau de Saclay…
• L’atelier des futurs : des maquettes et des plans des 68 gares du Grand Paris Express sont présentés au 1er étage.
• Forum : ateliers jeune public, débats, conférences et balades urbaines.
Ancienne Poste • 3, avenue de Paris
De l’installation de Louis XIV à Versailles à la transformation définitive du palais en musée par Louis-Philippe en 1837, la demeure royale fut un « chantier permanent ». D’innombrables projets, plus ou moins ambitieux ou novateurs, naissent à la demande du roi et de l’administration des Bâtiments du Roi ou dans l’imagination des architectes afin d’adapter le château aux nouveaux usages, d’accentuer sa monumentalité ou de lui donner plus de cohérence architecturale. Pourtant, aucun de ces projets ne verra le jour.
Terrain d’expérimentation architecturale, d’expression des goûts et des modes Bénéficiant de nombreux prêts français et étrangers, l’exposition du Château « Versailles. Architectures rêvées 1660-1815 » rassemble plus de cent de dessins, plans et élévations d’architecture, projets généraux, constructions ponctuelles ou utopies pour une reconstruction globale de la façade côté ville. Elle se concentre sur la question de l’« Enveloppe » du château et la façade du côté de la ville, qui fait l’objet de centaines de propositions.
Elle évoque également les projets successifs de chapelle et de salles de spectacle, et plusieurs exemples d’architecture de jardins.
L’exposition s’appuie aussi sur la numérisation des plans du château réalisée dans le cadre du projet Verspera piloté par le Centre de recherche du château de Versailles. Le public peut ainsi découvrir un Versailles « tel qu’on ne l’a jamais vu mais tel qu’il aurait pu être ».
Château • Galerie de Pierre haute, aile Nord
Avec l’exposition « Versailles ville nature, permanence et création », l’Espace Richaud – ancienne chapelle de l’hôpital royal de Versailles convertie en espace culturel – accueille le troisième volet des expositions dédiées aux grands projets urbains versaillais conduits par l’équipe municipale. Quatre thématiques sont proposées : grands projets urbains, ville nature, patrimoine rénové et architecture. Les grands projets d’aménagement qui marqueront dans les années à venir l’espace urbain de Versailles, pour en faire l’un des pôles du Grand Paris, sont mis en lumière. Si ceux du quartier des Chantiers sont en voie d’achèvement, d’autres sont à venir dans les quartiers de Pion et Satory ou dans le cadre de la restructuration de l’ancien hôtel des Postes, avenue de Paris. À travers une série d’opérations représentatives de la démarche des architectes et des paysagistes d’aujourd’hui, l’exposition présente également des illustrations marquantes de l’équilibre unique qui, au fil des projets et des quartiers, s’est instauré entre le bâti et le végétal.
Espace culturel Richaud, 78 Boulevard de la Reine, 78000 Versailles
Échappées belles c’est…
• un road-movie dans l’espace public de Versailles
• 24 histoires de reconquêtes et de nouvelles alliances entre ville et nature
• 24 projets urbains courageux face aux enjeux posés par les accords de Paris
• 24 grandes photographies immersives vues depuis le ciel ou l’espace
• 24 héros inhumains, animal ou végétal, acteurs de ces reconquêtes
• 24 planches de dessins et de croquis du bestiaire de ces terres hybrides
• 15 stratégies opérationnelles de résilience à combiner
• 12 villes dans le monde et 12 territoires blessés d’Île-de-France en mutation
• 24 invitations à la promenade et à l’exploration
• 24 victoires sur le risque et la pollution de nos terres urbaines
• une programmation originale Hors les murs, à Paris et sur 7 sites franciliens
Échappées belles déploie son road-movie en deux séquences, autour des nouveaux jardins de la place des Manèges :
• Sur la grille de l’hôtel de ville, les stratégies de la ville monde invitent le public à découvrir et explorer 12 stratégies de résilience clés dans les grandes métropoles
mondiales.
• Sur le mur de la Petite Écurie, la reconquête des blessures ouvertes : les carrières franciliennes immerge le visiteur dans 12 paysages franciliens inattendus, fruits d’une reconquête écologique des blessures ouvertes du territoire (carrières, gravières, sablières, décharges et sites industriels).
Grille de l’hôtel de ville • Mur de la Petite Écurie